mardi 10 février 2015

I- Les lieux de rencontres en fonction du milieu social

A- Les rencontres au travail et dans les études

«Si n'importe qui n'épouse pas n'importe qui» comme le dit Alain Girard, c'est en partie parce que n'importe qui ne choisit pas n'importe quel lieu comme lieu de rencontre.
L'étude, réalisée par les sociologues Michel Bozon et Wilfried Rault, a révélé que les lieux étaient différents selon les caractéristiques sociales des individus. En effet, pour les moins diplômés, les rencontres amoureuses se font souvent dans les lieux publics alors que les diplômés se retrouvent généralement dans un cadre social ou professionnel. 10% des français auraient déjà fait l'expérience d'une relation amoureuse au travail, chiffre qui n'a pas beaucoup évolué depuis les années 60. Ce type de rencontre est un grand classique puisque des collègues passent environ 8 heures par jour ensemble et ont nécessairement des points communs, notamment celui d’avoir un niveau de qualification similaire.
Le monde professionnel est favorable aux rencontres : les collègues ont forcément des affinités : mêmes diplômes, parfois mêmes centres d'intérêts. Chacun y fait attention à soi, et se montre sous son meilleur jour. Certaines entreprises encouragent les relations extra-professionnelles en organisant des pots, des soirées, des séminaires.
Les rencontres sur le lieu de travail sont fréquentes pour les hommes travaillant dans des secteurs fortement féminisés (enseignement, fonction publique, entreprises au niveau des employés). En ce qui concerne les artisans et les commerçants, une rencontre sur le lieu de travail peut prendre plusieurs formes : celle d'une cliente au départ, une employée ou une camarade de travail.
Les lieux d'études constituent aussi des endroits propices aux rencontres. En effet, la scolarité des personnes ayant augmenté considérablement ces dernières années, allier études et rencontres apparaît évident. Les liens noués en milieu scolaire représentent un fort pourcentage de rencontres (18% contre 11% dans les années 80).


B- Les rencontres entre amis et soirées

Dans la France rurale il y a un siècle, on s'épousait souvent entre voisins.
Le bal a pris ensuite le relais comme premier lieu de rencontre, mais a lui même décliné suite à l'exode rural.
Dans la France des Trente Glorieuses (1945-1974), le bal était le premier lieu de formation des couples       ( 25% des couples s'y rencontraient dans les années 60). Avec l'exode rural, son importance a décliné          ( 10% des rencontres au début des années 80) et quasiment disparu au niveau des années 2000.
A l 'inverse, les lieux de loisirs ont progressé. La discothèque a remplacé le bal comme lieu de rencontre       ( 13% des rencontres fin des années 80) avant de reculer à son tour dans les années 2000 pour laisser place aux soirées privées entre amis. En effet, les rencontres se font de moins en moins sous le regard des aînés   
 ( des parents en particulier) au profit des lieux de sociabilité « horizontale », c'est à dire entre pairs.
Mais ces fêtes amicales sont très sélectives : en effet, le cercle des invités est défini par des choix individuels.
Ce sont surtout des cadres privés, patrons et professions libérales qui sont à l'aise dans ce genre de soirées. Plus d'une fois sur quatre, ces personnes disent s'être rencontrées lors d'une fête.
Les lieux de rencontre varient donc selon le milieu social ou le niveau d'études : « les espaces publics »
 ( voisinage, lieux publics) et les cadres structurés autour de la danse (bal, boite de nuit, foire, etc) sont plus caractéristiques des moins diplômés car la sélection éventuelle se fait par un modique droit d'entrée. Les classes supérieures font plutôt des rencontres dans des espaces étroits où n'entre pas qui veut : lieux réservés ou lieux choisis ( associations, clubs, lieux d'études, restaurants, salles de sport...). En effet, il y a souvent des épreuves de sélection pour y entrer et le numerus clausus en est donc limité. Ce mode de rencontre est plus culturel qu'économique et touche surtout les gens où le capital est pour l'essentiel de nature intellectuelle.



Le "speed dating"

Pour ceux qui en ont marre des soirées entre copains ou des soirées entre filles, il existe aussi les "speed dating", c'est à dire une salle remplie de tête à tête garçon/fille. Toute les 7 ou 10 minutes, les personnes changent d'interlocuteur. Ce nouveau mode de rencontre a pour but de faire connaissance avec beaucoup de monde, de se voir pour de vrai et de fonctionner au "feeling". A la fin de la soirée, si les personnes que vous avez sélectionnées vous ont aussi choisies, vous recevez leurs coordonnées dès le lendemain.
Ce qui est différent et sympathique dans ce concept, c'est que la personne joue à essayer de rencontrer une personne qui lui plait.
Mais même dans ce mode de rencontre, les questions restent les mêmes: âge, profession, hobbies ...
Le "speed dating" touche surtout les 20/30 ans, jeunes cadres dynamiques, mais le pourcentage de rencontres vraiment sérieuses n'est pas très élevé. Il demeure néanmoins intéressant car il combine, à la fois la disposition aux rencontres, la présence physique et la communication. Vous participez à un "speed dating", donc vous faites partie intégrante d'un groupe avec les mêmes envies et les mêmes buts: rencontrer quelqu'un de manière efficace.

C- Les rencontres par le net ou la télévision


Ils « chattent », débattent et se livrent en toute franchise....sous couvert d'anonymat. Jusqu'à ce que l'envie de se voir pour « de vrai » prenne le dessus. Du virtuel au réel, un pas qui réserve parfois des surprises dans les rencontres..C'est pourquoi nous allons essayer de voir quelle place tient aujourd'hui internet comme moyen de rencontre.
Un tiers des 18/24 ans disent s'être déjà connectés à un site de rencontres, mais seulement 1% de ces personnes disent que cette rencontre est devenue vraiment sérieuse. Internet apparaît «davantage comme un facilitateur de contacts que comme un lieu de formation des couples ».
En effet, c'est facile, rapide et efficace. Le surfeur choisit son forum et quand il a repéré la personne étant susceptible de l'intéresser, il clique sur son nom pour un dialogue en « tête à tête ». Des personnes disent que le net représente l'étape des présentations.
Pour Jacques Salomé, psychosociologue, écrivain et spécialiste de la communication, il ne faut pas confondre rencontre et relation : internet sert à faire des rencontres, pas à établir des relations. La rencontre permise par internet est irréelle, constituée d'un ensemble de projections : on projette sur l'autre nos peurs, nos attentes...
Les agences matrimoniales et les petites annonces font carrément chou blanc et suscitent souvent la méfiance générale.
Il existe aussi des émissions de télévision qui ont pour principe de favoriser les rencontres pour éventuellement constituer un couple. En effet, c'est le cas de" l'amour est dans le pré" entre autre et de "tournez manège", précurseur de ces émissions .

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