mardi 10 février 2015


 Introduction:



En 2014, il y a plus de 2000 sites de rencontres qui permettent aux célibataires de trouver l'âme sœur. On pourrait penser qu'ils sont réservés aux personnes divorcées où à celles ayant déjà eu une première expérience du couple. Un site de rencontre, c'est un site web qui permet aux individus d'entrer en contact et de communiquer entre eux afin de développer une relation plus ou moins longue que ce soit de nature sentimentale, érotique ou amicale. Cependant ce n'est pas le cas à la fin du XIX° siècle car la population est majoritairement rurale. Mais le début de la révolution des transports et du développement de l'urbanisation va changer la place des rencontres dans la société. Avant les années 60, l'homogamie est imposée par les parents, particulièrement dans les catégories sociales privilégiées, et plus encore par le milieu social, dans le cadre des métiers ou de la communauté villageoise à la campagne. En sociologie, l'homogamie désigne le fait de choisir son conjoint au sein du même groupe social (le plus souvent, la catégorie socioprofessionnelle ou la classe sociale). Le phénomène opposé est l'hétérogamie. L'homogamie a longtemps été une règle prescrite socialement. Jusqu'au XVIII° siècle, le mariage était un système d'alliance matrimonial : on devait se marier entre individu du même statut social, sous le contrôle et la surveillance de la génération précédente.
Nous pouvons ainsi nous demander si les lieux de rencontres favorisent l'homogamie en  France ?

 Dans un premier temps, nous allons parler des lieux de rencontres en fonction du milieu social, c'est à dire les rencontres au travail et dans les études puis les rencontres entre amis, dans les soirées.

 Enfin, dans un second temps, nous parlerons de l'homogamie sociale : un phénomène en léger recul,  en développant l'idée d'une homogamie forte jusqu'au milieu du XX° siècle et ensuite le développement d'une relative mixité sociale.




I- Les lieux de rencontres en fonction du milieu social

A- Les rencontres au travail et dans les études

«Si n'importe qui n'épouse pas n'importe qui» comme le dit Alain Girard, c'est en partie parce que n'importe qui ne choisit pas n'importe quel lieu comme lieu de rencontre.
L'étude, réalisée par les sociologues Michel Bozon et Wilfried Rault, a révélé que les lieux étaient différents selon les caractéristiques sociales des individus. En effet, pour les moins diplômés, les rencontres amoureuses se font souvent dans les lieux publics alors que les diplômés se retrouvent généralement dans un cadre social ou professionnel. 10% des français auraient déjà fait l'expérience d'une relation amoureuse au travail, chiffre qui n'a pas beaucoup évolué depuis les années 60. Ce type de rencontre est un grand classique puisque des collègues passent environ 8 heures par jour ensemble et ont nécessairement des points communs, notamment celui d’avoir un niveau de qualification similaire.
Le monde professionnel est favorable aux rencontres : les collègues ont forcément des affinités : mêmes diplômes, parfois mêmes centres d'intérêts. Chacun y fait attention à soi, et se montre sous son meilleur jour. Certaines entreprises encouragent les relations extra-professionnelles en organisant des pots, des soirées, des séminaires.
Les rencontres sur le lieu de travail sont fréquentes pour les hommes travaillant dans des secteurs fortement féminisés (enseignement, fonction publique, entreprises au niveau des employés). En ce qui concerne les artisans et les commerçants, une rencontre sur le lieu de travail peut prendre plusieurs formes : celle d'une cliente au départ, une employée ou une camarade de travail.
Les lieux d'études constituent aussi des endroits propices aux rencontres. En effet, la scolarité des personnes ayant augmenté considérablement ces dernières années, allier études et rencontres apparaît évident. Les liens noués en milieu scolaire représentent un fort pourcentage de rencontres (18% contre 11% dans les années 80).


B- Les rencontres entre amis et soirées

Dans la France rurale il y a un siècle, on s'épousait souvent entre voisins.
Le bal a pris ensuite le relais comme premier lieu de rencontre, mais a lui même décliné suite à l'exode rural.
Dans la France des Trente Glorieuses (1945-1974), le bal était le premier lieu de formation des couples       ( 25% des couples s'y rencontraient dans les années 60). Avec l'exode rural, son importance a décliné          ( 10% des rencontres au début des années 80) et quasiment disparu au niveau des années 2000.
A l 'inverse, les lieux de loisirs ont progressé. La discothèque a remplacé le bal comme lieu de rencontre       ( 13% des rencontres fin des années 80) avant de reculer à son tour dans les années 2000 pour laisser place aux soirées privées entre amis. En effet, les rencontres se font de moins en moins sous le regard des aînés   
 ( des parents en particulier) au profit des lieux de sociabilité « horizontale », c'est à dire entre pairs.
Mais ces fêtes amicales sont très sélectives : en effet, le cercle des invités est défini par des choix individuels.
Ce sont surtout des cadres privés, patrons et professions libérales qui sont à l'aise dans ce genre de soirées. Plus d'une fois sur quatre, ces personnes disent s'être rencontrées lors d'une fête.
Les lieux de rencontre varient donc selon le milieu social ou le niveau d'études : « les espaces publics »
 ( voisinage, lieux publics) et les cadres structurés autour de la danse (bal, boite de nuit, foire, etc) sont plus caractéristiques des moins diplômés car la sélection éventuelle se fait par un modique droit d'entrée. Les classes supérieures font plutôt des rencontres dans des espaces étroits où n'entre pas qui veut : lieux réservés ou lieux choisis ( associations, clubs, lieux d'études, restaurants, salles de sport...). En effet, il y a souvent des épreuves de sélection pour y entrer et le numerus clausus en est donc limité. Ce mode de rencontre est plus culturel qu'économique et touche surtout les gens où le capital est pour l'essentiel de nature intellectuelle.



Le "speed dating"

Pour ceux qui en ont marre des soirées entre copains ou des soirées entre filles, il existe aussi les "speed dating", c'est à dire une salle remplie de tête à tête garçon/fille. Toute les 7 ou 10 minutes, les personnes changent d'interlocuteur. Ce nouveau mode de rencontre a pour but de faire connaissance avec beaucoup de monde, de se voir pour de vrai et de fonctionner au "feeling". A la fin de la soirée, si les personnes que vous avez sélectionnées vous ont aussi choisies, vous recevez leurs coordonnées dès le lendemain.
Ce qui est différent et sympathique dans ce concept, c'est que la personne joue à essayer de rencontrer une personne qui lui plait.
Mais même dans ce mode de rencontre, les questions restent les mêmes: âge, profession, hobbies ...
Le "speed dating" touche surtout les 20/30 ans, jeunes cadres dynamiques, mais le pourcentage de rencontres vraiment sérieuses n'est pas très élevé. Il demeure néanmoins intéressant car il combine, à la fois la disposition aux rencontres, la présence physique et la communication. Vous participez à un "speed dating", donc vous faites partie intégrante d'un groupe avec les mêmes envies et les mêmes buts: rencontrer quelqu'un de manière efficace.

C- Les rencontres par le net ou la télévision


Ils « chattent », débattent et se livrent en toute franchise....sous couvert d'anonymat. Jusqu'à ce que l'envie de se voir pour « de vrai » prenne le dessus. Du virtuel au réel, un pas qui réserve parfois des surprises dans les rencontres..C'est pourquoi nous allons essayer de voir quelle place tient aujourd'hui internet comme moyen de rencontre.
Un tiers des 18/24 ans disent s'être déjà connectés à un site de rencontres, mais seulement 1% de ces personnes disent que cette rencontre est devenue vraiment sérieuse. Internet apparaît «davantage comme un facilitateur de contacts que comme un lieu de formation des couples ».
En effet, c'est facile, rapide et efficace. Le surfeur choisit son forum et quand il a repéré la personne étant susceptible de l'intéresser, il clique sur son nom pour un dialogue en « tête à tête ». Des personnes disent que le net représente l'étape des présentations.
Pour Jacques Salomé, psychosociologue, écrivain et spécialiste de la communication, il ne faut pas confondre rencontre et relation : internet sert à faire des rencontres, pas à établir des relations. La rencontre permise par internet est irréelle, constituée d'un ensemble de projections : on projette sur l'autre nos peurs, nos attentes...
Les agences matrimoniales et les petites annonces font carrément chou blanc et suscitent souvent la méfiance générale.
Il existe aussi des émissions de télévision qui ont pour principe de favoriser les rencontres pour éventuellement constituer un couple. En effet, c'est le cas de" l'amour est dans le pré" entre autre et de "tournez manège", précurseur de ces émissions .



II – L'homogamie sociale : un phénomène en recul

A- Homogamie forte jusqu'au milieu du XX ième siècle


L'homogamie, c'est à dire la tendance à vivre en couple avec une personne socialement proche s'est maintenue car les personnes qui se ressemblent fréquentent souvent les mêmes lieux dans la vie quotidienne et les loisirs.
Comme le résume Michel Bozon, le prince et la bergère ont peu de chances de se rencontrer dans la vraie vie.
Derrière la multiplicité des scènes de rencontre se fait jour une logique sociale qui est celle de l'homogamie. L'opposition des lieux publics et des lieux réservés et celle des lieux réservés et des lieux privés tend à augmenter la segmentation. Cela est accru par le fait que les classes supérieures évitent la foule, les lieux ouverts, ce qui pourraient les faire rencontrer d'autres gens.
Dans un lieu de rencontre atypique, la rencontre a des chances d'être atypique. Hors des lieux de rencontre appréciés du milieu traditionnel, les chances de rencontrer une personne de même origine sociale diminuent. En effet, les bals, les foires peuvent représenter des lieux de perdition pour les enfants de cadres où ils rencontreront moins de gens comme eux. Pareil pour les enfants d'ouvriers dans des lieux d'études supérieures ou des clubs sportifs.
Ces strates tendent à protéger de plus en plus les jeunes issus des milieux où le capital « intellectuel » puis «  économique » est important.
On a l'impression que leur milieu d'origine souhaite leur épargner de « mauvaises rencontres ». La règle est de ne fréquenter que des personnes « comme il faut », avec lesquelles il n'y aura pas de mauvaises surprises. C'est pourquoi les milieux sociaux se côtoient et s'interpénètrent, tout en restant relativement imperméables les uns à l'égard des autres. Si l'on prend l'exemple de la rue, aucun milieu social ne voudrait que son rejeton   fréquente la rue, c'est à dire des personnes d'autres milieux.
Au bal du 14 juillet ou au centre commercial où l'on va passer son samedi après-midi, tout est en apparence ouvert mais toutes les catégories de personnes ne s'y trouvent pas.
Dans une bibliothèque universitaire, on peut rencontrer des gens que l'on ne connaît pas, mais un filtre existe: il faut posséder une carte d'étudiant, avec des centres d'intérêt et des compétences. On a déjà affaire à un public sélectionné.
A la garden party de la Comtesse dans son château, chaque invité est connu. La part du hasard de rencontre est insignifiante.
Notre société représente le choix amoureux comme le domaine par excellence où s'exerce la liberté individuelle contre les contraintes sociales, explicites ou non ( Bozon et Héran : 1987).
Il serait possible de s'avouer que ces choix sont amenés, suggérés en quelque sorte par son groupe social d'appartenance. 
Au mariage de raison, à l'alliance des familles qui durant des siècles ont déterminé les unions, a succédé un contrat matrimonial fondé sur la spontanéité, l'attrait et la satisfaction mutuelle. Mais le choix de l'homogamie n'a pas disparu et n'en est que plus puissant : jamais énoncé, jamais discuté, il exerce une influence souterraine et son pouvoir surpasse souvent celui des décisions individuelles. Si l'amour, au cours du XX  ième siècle est devenu le socle des unions, il ne peut pas toujours s'opposer aux lois d'appartenances sociales. En effet, les différences de goûts, de valeurs et de normes de langage, de comportements expliquent le phénomène d'homogamie. La socialisation est différente selon les milieux sociaux : ici on apprendra aux garçons à faire le baise-main ou le nœud de cravate, là à être plutôt viril et bagarreur. Ici on ira au musée avec les enfants, là plutôt à Eurodisney...Toutes ces différences d'éducation vont générer des goûts, des préférences, des comportements, des attitudes et des valeurs différents selon les milieux sociaux, facilitant les « coups de foudre » homogames et rendant peu probable les contes à la Cendrillon....car comme l'écrivait le sociologue Pierre Bourdieu : «  on a du goût pour ceux qui ont les mêmes goûts » retrouvant là le dicton : «  qui se ressemble s'assemble ». 
La sociabilité bourgeoise crée des occasions de rencontre entre jeunes gens : vente de charité, activités sportives....Les "bals blancs" sont organisés exclusivement pour les garçons et les filles à marier; "blancs" parce que les jeunes filles sont toutes de blanc vêtues, symbole d'innocence et de virginité pour leur entrée dans le monde. Les mères sont là pour garantir la bonne tenue générale, évaluer les dots et comparer les partis en présence.
Ce fut le cas des parents de Simone De Beauvoir, de ceux de Jacques Chastenet, entre autres.
Ces mariages fondés sur les convenances n'impliquaient pas forcément la négation des sentiments. A cette époque, l'appartenance politique et religieuse était aussi à prendre en compte.
L' homogamie se présente alors comme le processus et le résultat d'une «  institution » située au cœur de l'idéologie des sociétés libérales contemporaines.
Nous pouvons développer comme approche l'analyse des processus concrets de rencontre et de mise en couple aboutissant à l'homogamie.
 En effet, en 1999, près d'un couple sur trois est composé de deux personnes de même position sociale, soit deux fois plus que si les couples s'étaient formés au hasard. Cette proportion est un peu moins forte que celle constatée dans les années 30/40.
L'évolution de l'homogamie peut s'expliquer en partie par l'évolution de la structure socio-professionnelle de la population. Il reste difficile aujourd'hui de dire si les hommes et les femmes se mettent plus ou moins en couple que par le passé avec un conjoint de la même catégorie socio-professionnelle. Malgré l’élévation du niveau d'études, la tendance à l'homogamie en terme de niveau d'études s'est affaiblie.
La proportion des couples d'homogames est calculée sur l'ensemble des couples, y compris ceux composés d'au moins un conjoint n'ayant jamais travaillé. Par exemple, un couple où l'homme est ouvrier et la femme a toujours été inactive est considéré comme un couple hétérogame alors qu'un couple composé de deux personnes pas encore entrées dans la vie active (étudiants) est considéré comme homogame.
Or, au cours des 70 dernières années, le taux d'activité professionnel des femmes s'est fortement accru : dans 18% des couples formés dans les années 30/40, la femme n'a jamais travaillé contre 5% des couples constitués dans les années 80.



B- Que dire de la mixité sociale ?

Mare, Kalmijin, Forsé et Chauvel notent une réduction de l'homogamie liée à l'origine sociale, contestée en 2006 Vanderschelden, qui penche plutôt pour un accroissement de l'importance de l'éducation qui se traduirait par une proximité culturelle ou par des rencontres sur les bancs de l'université.
Les tentatives de mesure de l'homogamie, parties d'idées relativement simples comme la lecture de tables d'homogamie fondées sur des pourcentages, ont rapidement exigé des développements plus détaillés, avec des méthodes variées et de plus en plus complexes.
Face aux transformations moyennes de la structure socio-professionnelle et éducative de la population, la comparaison des taux d'homogamie n'offre qu'une information partielle sur la persistance ou l'évolution des comportements réels. C'est pourquoi, à partir des années 1990, le recours à des familles modèles a permis non seulement de mesurer l'évolution temporelle de l'homogamie nette des variations structurelles mais aussi d'arrêter de la considérer au sens strict, comme diagonale d'une table.
Grâce aux modèles de franchissement de Jonhson en 1981, de Mare en 1991 et en 2005 de Blackwell et de Lichter en 2000,2004, il est désormais possible de mesurer les proximités entre groupes sociaux.
Les sociologues Skopek, Schulz et Blossfeld en 2011 ont pu vérifier que les individus les plus diplômés et particulièrement les femmes, ont une tendance à contacter de potentiels partenaires de même niveau d'éducation. L'homogamie serait donc plus le résultat préférences des individus que du cloisonnement des univers sociaux qui limitent les possibilités de rencontre.


En France, en 2013, sur 1000 agriculteurs en couple 564 avaient une conjointe agricultrice et 5 une conjointe cadre.
L'homogamie sociale se repère dans la diagonale où est représenté la part des couples formés de 2 conjoints appartenant à la même PCS (professions et catégories socioprofessionnelles). 

L'évolution des taux d'homogamie calculé sur les couples de deux personnes ayant eu une activité professionnelle passe de 42% pour les unions des années 30/40 à 31% pour celles commencées dans les années 90.
Cette évolution a l'air d'être fortement liée à la structure socio-professionnelle de la population.




Les comportements ont un peu changé au fil des années pour chaque catégorie socio-professionnelle : les agriculteurs et les indépendants sont moins homogames que par le passé alors que les cadres et les ouvriers le sont davantage. Mais dans l'ensemble, on observe à peu près autant d'homogamie des années 30/40 aux années 90.
En 1999, un peu plus d'un couple sur cinq est composé de deux personnes ayant un niveau collège, CAP, BEP.





A cette date, cette situation est courante car elle concerne plus d'un homme sur cinq et plus d'une femme sur trois. Au total, 56% des couples sont constitués de deux conjoints de même niveau d'études. Il existe donc une tendance à l'homogamie : les hommes et les femmes s'unissent le plus souvent avec un conjoint de même niveau d'études, quel que soit le niveau d'études.
Dans 1/3 de l'ensemble des couples ( tableau ci dessus), le niveau d'études de l'homme est immédiatement supérieur ou inférieur à celui de sa conjointe. Les couples au niveau d'études éloignés ne représentent que 12% de l'ensemble des couples. Les couples composés des deux extrêmes ( arrêt des études pour l'un et poursuite dans le supérieur pour l'autre) sont très rares : 2% de l'ensemble des couples de 2003 à 2010.
Dans un peu plus d'un couple sur cinq en 1999, l'homme a un niveau d'études supérieur à celui de sa conjointe (autrefois les hommes étaient plus diplômés que les femmes, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui). Aujourd'hui c'est l'inverse. En effet, les personnes de niveau école primaire sont devenues rares et cela expliquerait peut être la hausse de l'homogamie pour ce niveau d'études à partir des années 70. L'affaiblissement de la tendance à l'homogamie pour les autres niveaux d'études pourrait correspondre davantage à un changement dans les mentalités.
Les personnes ayant fait des études supérieures n'apparaissent pas forcément homogames.
Les femmes en général tendent à se marier « vers le haut ».
Un couple à 1,5 fois plus de chance d'être composé de deux personnes de même niveau d'études si la position sociale des deux conjoints est la même.
L'effet de l'homogamie socio-professionnelle sur la ressemblance en terme de niveau d'études est nettement plus marquée pour les cadres, les ouvriers, les agriculteurs que pour les employés, les indépendants et les inactifs.
Pour les couples à deux nationalités, la différence de niveau d'études des deux conjoints est plus fréquente.
Souvent les conjoints ont le même niveau d'études ou la même catégorie socio-professionnelle, mais aussi le même âge, le même lieu de naissance ou la même nationalité. 82% des couples sont composés de deux conjoints nés en France, souvent dans le même département. Les couples composés d'aucune caractéristique en commun sont très rares : moins de 1% de l'ensemble des couples .

CONCLUSION :




Comme on peut être attiré par ce qui nous ressemble, on peut aussi être attiré par la grande différence. Nous sommes ainsi confronté à la complexité de l'être humain. Freud le sentait lorsqu'il disait que" le sujet est toujours proie à des contradictions et des ambivalences, de dimensions sociales ou de dimensions psychologiques importantes". 
Mais la sociologie porte un regard cru sur l'amour: " les données statistiques montrent à quel point la thématique du prince charmant est un  mythe. Les unions matrimoniales sont d'abord marquées par l'homogamie". 
Malgré la progression d'une ouverture favorable au brassage entre personnes de cultures ou de milieux différents, on note tout au plus " une diminution très lente" du taux d'homogamie, bien davantage pour l'origine sociale que pour le diplôme. Aujourd'hui le choix du conjoint se fait plus en raison des positions sociales acquises qu'assignées.
 Cette légère baisse nous laisse penser que les limites entre les classes sont en train de s'estomper, que les réseaux et les cercles sociaux s'entrelacent davantage. Nous pouvons donc en conclure que dans les sociétés industrielles avancées, les stratifications culturelles prennent le pas sur les stratifications à caractère professionnel.
Au cours de nos recherches, nous avons pu constater que l'homogamie a toujours été présente dans notre société et que depuis les premières études réalisées dans les années 30, elle a stagné. Cette conclusion parait logique parce que nous fréquentons les personnes qui font parties du même milieu social que nous, qui ont les mêmes affinités que nous, les mêmes goûts, les même valeurs, les mêmes lignes d'éducations.
Nous sommes donc amenés à fréquenter les mêmes lieux de rencontres dans lesquels nous sommes fortement susceptibles d'y rencontrer notre "Futur Conjoint".  
Bibliographie


sites webs:

- http://wwwatlantico.fr/decryptage/couple-qui se-ressemble-assemble-et-cela-produit
- http://www.lepoint.fr/societe/pour-les rencontres-exit-le-bal-campagnard-vive-les-soirs
- http: //www.psychologies.com/couple/séduction/L-amour-sur-internet/article-et-dos
- http://www.revue-projet-com/article/2006-3-mixité-amoureuse-des-conjugalités-au
- http://www.observationsociete.fr/couples-lhomogamie-se réduit



Livres:

- L'amour ne doit rien au hasard
   de Lubomir Lamy chez groupe Eyrolles 2007
- L'homogamie : nouvelles approches temporelles, longitudinales et comparatives d'un sujet classique
                         de Milan Bouchet- Valat direction Louis André Vallet
- Homogamie socio-professionnelle et ressemblance en terme de niveau d'études :
   constat et évolution au fil des cohortes d'unions 
  de Mélanie Vanderschelden Economie et statistique N° 398-399-2006

- La découverte du conjoint: les scènes de rencontre dans l'espace social
   de Michel Bozon etHéran François

- Ou rencontre-t-on son premier conjoint sexuel et son premier conjoint?
  de Michel Bozon et Wilfried Rault    INED (Institut National d'étude démographiques)

- Quand le couple se mélange
  de Milan Bouchet- Valat   20 novembre2014 libération

- La société française aux XVI°-XVII°-XVIII°
  de J.M. Constant

- Histoire de la vie privée . 4 de la révolution à la Grande Guerre
  de Philippe Ariès et Georges Duby